OPÉRATION CHAMMAL

SITUATION En Irak, Les combats de la période estivale se sont concentrés sur la reprise du dernier bastion urbain de Daech dans le Nord du pays : la ville de Tal Afar. Les forces irakiennes présentes dans la région de Mossoul ont réussi à faire céder la ligne de front à l’ouest de Mossoul avant d’encercler la ville. Les opérations de reprise ont débuté le 20 août et semblent aujourd’hui majoritairement terminées avec la conquête le week-end dernier du centre-ville. Les forces irakiennes concentrent aujourd’hui leurs actions dans la sécurisation de la ville. Dans le reste du pays, le groupe terroriste poursuit ses actions asymétriques contre les forces de sécurité et les populations. En particulier, dans les régions d’Hawijah et de l’Anbar où les terroristes profitent des zones désertiques pour conserver des espaces de manœuvre et ainsi frapper des zones peu protégées. En Syrie,

A Raqqah, les forces de Daech, encerclées depuis la mi-juillet, mènent toujours une défense acharnée des quartiers du centre-ville. Les combattants du groupe terroriste utilisent des réseaux de tunnels et des véhicules suicide chargés d’explosifs pour conduire des actions de harcèlement, et piègent systématiquement le terrain cédé. Ils utilisent également les populations civiles comme bouclier humain et les empêchent de fuir les zones des combats. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) poursuivent malgré tout leur progression profitant des bénéfices de l’encerclement des terroristes éprouvant des difficultés à se ravitailler. Elles ont réussi au début du mois d’août à faire la jonction entre les fronts est et ouest de la ville. Aujourd’hui, elles concentrent leurs efforts sur la sécurisation du quartier central de la Médina, récemment conquis.

ACTIVITÉS DE LA FORCE Pendant les deux derniers mois, les soldats de l’opération Chammal ont poursuivi leurs missions d’appui au profit des unités irakiennes engagées contre Daech. Ils réalisent également, au quotidien, des actions de formation pour contribuer à bâtir le pilier sécuritaire des forces irakiennes. Action du volet aérien : Depuis le 3 juillet, les aéronefs ont réalisé plus de 250 sorties aériennes dont 220 de reconnaissance armée et d’appui au sol (CAS), 17 sorties de ravitaillement ainsi que 31 sorties de recueil de renseignement par Atlantique 2 ou patrouille de Rafale. Ces sorties ont donné lieu à la réalisation de 48 frappes et la destruction de 53 objectifs. Les frappes réalisées ont majoritairement été conduites à Raqqah en Syrie (soit 22 frappes menées) et dans la région de Tal Afar en Irak (12 frappes menées).

Le bilan global de l’activité aérienne depuis le 19 septembre 2014 s’élève 1356 frappes, 2130 objectifs détruits et 7022 sorties.

La TF WAGRAM redéployée en deux groupements pour appuyer l’offensive vers Tal Afar : Depuis le 20 août 2017, les artilleurs français agissent avec les autres capacités d’appui irakiennes et de la coalition dans la bataille pour libérer la ville de Tal Afar. A la demande de la coalition et pour assurer le meilleur appui aux unités irakiennes, la Task Force (TF) Wagram. Elle opère désormais depuis deux emprises situées à l’est de la ville afin de mieux couvrir la zone des combats. Ces deux groupements d’artillerie, équipés chacun de deux canons CAESAR, ont mené plus de 100 missions de tir en appui de l’ICTS et des 9e, 15e et 16e divisions irakiennes depuis le début des combats pour la reprise de Tal Afar. Au lancement de l’offensive, le 20 août au matin, les artilleurs ont fourni des tirs de destruction des premières lignes de défense de Daech. Ils ont également effectué plusieurs tirs de contre-batterie pour priver les combattants terroristes de leurs principaux moyens d’appui.

Cette semaine, les canons CAESAR ont mené 46 missions de tir (43 de neutralisation /destruction et 3 d’éclairement).

Le pilier formation : une action dans la durée : La mission de formation et de conseil est l’un des deux piliers de l’engagement militaire français au Levant. Les instructeurs français participant à ce programme mènent des actions de formation et de conseil qui visent le même objectif : améliorer les capacités de commandement et les savoir-faire tactiques des troupes irakiennes. Depuis mars 2015, les soldats français de l’opération Chammal ont contribué à la formation de plus de 7500 soldats irakiens depuis leurs bases de Bagdad. Cet été, l’actualité de la Task force Narvik s’est concentrée autour de la réalisation de stages spécifiques répondant au besoin de l’unité contre-terrorisme irakienne (ICTS). En particulier, elle a contribué aux activités suivantes :

Formations initiales d’une nouvelle promotion de l’academy de l’ICTS, Stage contre IED pour des formateurs dans ce domaine, Elle a également conduit un stage de formation d’ « équipe de reconnaissance dans la profondeur » (Deep Recon course) au profit d’une vingtaine de soldats irakiens. D’une durée totale de quatre semaines, ce stage visait à former des petites unités autonomes capables de s’infiltrer, de se dissimuler, d’analyser et de faire remonter les informations afin de fournir du renseignement tactique et ainsi appuyer l’action offensive immédiate des bataillons.

Depuis la mi-juin, la TF Narvik a mené des formations au profit de près de 300 soldats de l’ICTS dont une vingtaine de formateurs. Dans le même temps, les soldats de la Task force Monsabert ont poursuivi leurs missions de conseil au profit de la 6° division irakienne. Elle a plus particulièrement mené des formations dans les domaines suivants :

Soins de première urgence, Lutte contre les engins explosifs improvisés, Réaction à adopter face à une attaque.

Au cours de l’été, la TF Monsabert a mené des formations au profit de plus de 150 soldats et d’une dizaine de formateurs de la 6° division irakienne.

Ces actions de formation et de conseil menées par les soldats français participent ainsi à la construction du pilier sécuritaire des forces irakiennes.