OPÉRATION CHAMMAL
Appréciation de situation
Daech recule sur l’ensemble du théâtre mais organise une défense dans la profondeur et effectue des replis organisés au cours desquels les territoires abandonnés sont systématiquement piégés. Outre des actions de harcèlement sur les arrières des forces irakiennes, les attentats à Bagdad sont fréquents.
Avancée sur la bataille
de Mossoul
Dans la région de Mossoul, 3 semaines après le début de l’offensive, Daech perd progressivement les points d’appui qui constituaient sa première ligne de défense. Le déroulement des opérations est conforme au calendrier prévisionnel établi en phase de planification.
Les forces kurdes ont repris la localité de Ba’ashiqah située à une dizaine de kilomètres au nord-est de Mossoul. A l’est, l’ICTS a atteint les premiers faubourgs de la ville mais fait désormais face à une vive résistance de Daech, dont les hommes sont rompus aux combats en zone urbaine. Au sud-ouest, les Popular Mobilization Forces ont avancé vers Tal Afar jusqu’à la ville d’Al Muhallabiyah.
Sur l’ensemble du théâtre, les combattants de Daech font un emploi systématique des techniques de guérilla : kamikazes, IED, piégeage, sniper, tir de mortier. Cette résistance a ralenti la progression des unités irakiennes.
Offensive de Raqqah en Syrie
Les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) ont annoncé le 6 novembre le début de l’offensive vers Raqqah. Les opérations actuelles se situent encore très loin de Raqqah. Elles constituent une première phase qui vise à reprendre progressivement du terrain pour se rapprocher de la ville même.
Appui de la force Chammal
L’activité sur l’ensemble du théâtre
Cette semaine, l’activité aérienne est restée soutenue. Le bilan air se chiffre à 86 sorties (5 sorties dédiées de reconnaissance, 4 sorties de commandement et de contrôle aéroporté, 5 sorties de ravitaillement et 72 sorties de bombardement pour les Rafale marine et air). Ces sorties ont permis la réalisation de 20 frappes détruisant 25 objectifs. Parmi celles-ci, 17 frappes de reconnaissance armées en Irak, 2 en Syrie, et une frappe planifiée conduite le 05 novembre au Nord de la ville d’Al Qa’im pour détruire un site de stockage de munitions.
Activité autour de Mossoul
Appui aérien
Le soutien des troupes engagées dans l’offensive pour la reprise de Mossoul en Irak représente la grande majorité des activités aériennes de Chammal : les 17 frappes de reconnaissance armée ont été conduites en appui des troupes au sol dans la région de Mossoul.
Le nombre de frappes reste à un niveau important bien qu’en légère diminution par rapport à la première semaine de frappes au début de l’offensive vers Mossoul. Cette diminution est liée aux difficultés croissantes de discrimination des forces ou aux risques d’imbrication des troupes qui ne permettent pas toujours de réaliser les frappes dans les règles que les avions français respectent.
Appui feu – TF Wagram
La TF Wagram poursuit sa mission au profit des troupes irakiennes en se concentrant sur l’interdiction du terrain à la manœuvre ennemie : elle participe à l’appui pour la prise des poches de résistance situées en arrière du front et prend part à la protection de la base de Q-West. Cette semaine, 17 tirs ont ainsi été conduits dont 7 d’interdiction ou de destruction, et 10 d’illumination.
Formation
Mi-octobre a eu lieu la relève des militaires français de la Task Force Narvik. Faisant partie du volet formation de l’opération Chammal, la TF Narvik dispense une instruction générale (tests de sélection et stage commando) et spécialisée (moniteurs contre-IED, sauvetage de combat, combat en zone urbaine) au sein de l’académie de l’ICTS (Iraqi Counter Terrorism Services) à proximité de Bagdad. Dans le domaine des engins explosifs improvisés (IED), les formations portent sur 2 niveaux : formation des unités combattantes à la détection d’IED, formation des unités spécialisées (Génie) pour la dépollution.
L’ICTS est pleinement engagée dans les combats
pour la reprise de Mossoul.
Afin de pouvoir donner le meilleur niveau d’efficacité aux troupes d’élite irakiennes dans leur combat contre Daech, la formation s’adapte en permanence : les militaires français n’accompagnent pas les forces irakiennes dans les zones de combat mais ils utilisent leur expertise et le retour d’expérience fourni par les militaires irakiens engagés dans les zones de combat pour améliorer sans cesse les formations aux besoins des troupes d’élite irakiennes. La durée de ces formations varie de deux à huit semaines. Des contingents d’instructeurs de divers pays membres de la coalition anti-Daech sont également engagés dans ce type de formation.
Au total, les soldats de l’opération Chammal ont formé près de 6130 soldats irakiens depuis mars 2015.